Marcel Deviers
Marcel Deviers
peintre paysan
Les mortiers
Depuis longtemps, Lascaux et ses fresques occupaient l'esprit du "Professeur artiste" où naquit tout doucement l'idée qu'il serait possible de peindre en utilisant les méthodes de Lascaux.
Marcel Deviers aurait pu se contenter de peindre sa terre, il a préféré la peindre à pleines mains.
Que dire de celui qui se met à ce point au service du réel, qu'il y puise jusqu'au matériau de sa création ? Il y trouve des bruns, des ocres, des noirs, des blancs, des rouges.
A la limite de l'alchimie, il compose son étonnante palette, mais il se veut "matiériste" et non pas coloriste. La palette est à terre, il n'y a plus qu'à se baisser : les "mortiers" sont nés, ils devenaient le Périgord lui-même.
Marcel Deviers réalisera 400 mortiers environ de 1970 à sa mort en 2002. Parmi ses choix de prédilection, on trouve les vieilles pierres et les vieilles gens du Périgord, les paysans, leur labeur patient et acharné, la chaleur intime de leur foyer, l'agreste beauté d'un arbre foudroyé, les toits de lauzes.
Marcel Deviers est souvent présenté comme "le maître des terres". Comme le laboureur inlassable qui ne cesse de tracer son sillon en songeant à la récolte future, le peintre, à l'aide de ses terres, modèle son univers.
Il lui fallut quatre ans pour mettre au point cette technique; le premier problème a été de trouver le bon support. Il passe du fibro-ciment au bois aggloméré pour finir sur la toile. Son style a évolué avec le temps, partant d'un solide figuratif (paysan au travail) pour progressivement s'orienter vers des bases géométriques, des thèmes plus universels, où la promenade de la lumière règne en maître, pour le plaisir des yeux. Il dit : " je voulais trouver une peinture plus authentique, plus rassurante, avec le moins de truquage possible, un mortier c'est solide ! Les harmonies de couleurs sont quasi spontanées, l'oeil n'est pas violé. "
Un ami peintre, un jour, lui a dit : " Vous trouverez toujours autour de vous des gens qui vous diront que vous êtes un génie, n'en croyez rien, ça vous rendra service ".
Ci-après, des tableaux (parmi les 400) peints par Marcel Deviers :
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Le paysan à la houe s'épongeant le front
Tournesols
Le repas du laboureur
Morte La charrette
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